À la fin du règne de Louis XIV, alors que l’atmosphère change à la cour, de nombreux musiciens se placent sous la protection de Monsieur, frère du roi, père du futur régent Philippe d’Orléans. Grand amateur d’art, compositeur et peintre lui-même, il attire au Palais Royal de nombreux artistes en particuliers venus d’Italie. Un vent de liberté souffle à Paris, loin des ors de Versailles. Délaissant le puritanisme qui règne à la cour sous l’influence de madame de Maintenon ces compositeurs pour la plupart interprètes (Royer, Barrière, Leclair…) investissent ce lieu d’effervescence artistique et intellectuelle autant que de débauches en tous genres. Ils innovent, inventent, révolutionnent même l’écriture instrumentale et s’avèrent très influencés par les nouveautés techniques et esthétiques venues d’Italie.
Cette période charnière cristallise à Versailles des querelles passionnées et souvent virulentes entre partisans du style français et défenseurs de la musique italienne (alors même que les deux influences sont souvent notables dans une même œuvre), et entre deux familles d’instruments : la famille des violes et celle des violons, suscitant même l’écriture de pamphlets hauts en couleurs.
En 1740 Hubert Leblanc publie ainsi un traité pour la défense de la viole de gambe contre les entreprises du violon et les prétentions du violoncelle.
C’est cette atmosphère d’innovation et d’ébullition que nous souhaitons retrouver et partager.