« Grâce à un archet d’une merveilleuse souplesse, capable des plus infimes nuances, et un vibrato sans cesse modulé, elle varie presque à l’infini le climat de chaque composante de ces œuvres. Elle suit en permanence la plus riche, la plus ample ligne mélodique, sans jamais chercher à briller ou à impressionner. Son but, qu’elle atteint sans peine, est de toujours convaincre, séduire ou émouvoir selon le caractère inhérent à chaque morceau. La sonorité de son Francesco Goffriller de 1737 est d’une chaleur et d’une plénitude étonantes. À cette réussite, il faut associer la basse continue assurée avec intelligence, mais également magnificence, par l’Ensemble (à géométrie variable) Pulcinella. On ne voit guère qui dans ce même répertoire a pu faire mieux dans le passé. »
Xavier Rey, 10 de Classica Répertoire, septembre 2006
« Il ne fait aucun doute que l’artiste a cerné toute la diversité de ces neuf sonates pourtant toutes construites sur le même modèle de la sonata da chiesa. Des préludes orchestraux aux danses stylisées, les musiciens de Pulcinella trouvent toujours le ton juste. Le jeu d’Ophélie Gaillard est avant tout concentré et élégant, finement nuancé. Si elle refuse de s’abandonner à un lyrisme trop facile, elle sait adapter le geste musical et l’ampleur du vibrato au caractère de chaque page : le tendre prélude de la sonate 6, déploie ainsi un chant généreux et un phrasé quasi infini. Elle maîtrise admirablement la conduite des lignes mélodiques (discrète ornementation) sans brider l’éloquence naturelle de ces sonates. Un continuo de grand luxe et choisi avec discernement souligne le caractère de chaque page: ici un opéra, là un concerto. La prise de son de Nicolas Bartholomée en restitue la richesse et capte les diaprures du violoncelle Goffriller de la soliste. »
Philippe Venturini, 4* le Monde de la Musique, juillet 2006
« S’il n’existe pas de portrait de Vivaldi dont on soit sûr, la violoncelliste Ophélie Gaillard et l’ensemble Pulcinella lui rendent son vrai visage dans un enregistrement de l’intégrale des sonates pour violoncelle et basse continue. On jurerait d’entendre ici, portée par un instrument d’époque (un Goffriller de 1737), allègre et recueillie, la voix même du « prêtre roux » méditant ses compositions devant les pensionnaires de l’Ospedale de la Pietà, à Venise. « Loin de la joie forcenée à laquelle une mode récente, vaporisant du Quatre Saisons sur les névroses contemporaines, voudrait réduire le génie vivaldien, cette splendeur baroque fait miroiter les derniers feux sur la lagune d’un monde condamné à se souvenir. Et c’est comme si l’éternité s’invitait chez les pauvres mortels. L’abbé, vous pouvez dire un hosanna en l’honneur d’Ophélie. »
Jean-Louis Ezine, Ovation du Nouvel Observateur, mai 2006