« Le second enregistrement des six Suites de Bach par la violoncelliste Ophélie Gaillard vient de toucher en plein cœur. En voici l’écho sur le vif.»
Ivan A. Alexandre, Télé Paris Obs, juin 2011
« Certains font des Suites pour violoncelle de Bach une quête d’absolu dans une démarche solitaire quasi mystique. Ophélie Gaillard préfère tisser avec et entre elles un rapport plus sensuel et intimiste, presque trivial, mettant en avant le rythme des danses et l’intensité émotionnelle. Dans son second enregistrement (CD Aparté), il y a d’abord le son envoûtant du magnifique Goffriller, qui donne chair et sang à chaque arabesque. Puis la dynamique tranquille qui apprivoise l’auditeur. Une fraîcheur qui se retrouve dans la volonté de la virtuose de les porter devant un large public, sans esbroufe.»
Olivier Olgan, Le Figaro Magazine, mai 2011
« Soucieuse, d’interroger sans relâche le texte musical des Suites de Bach, Ophélie Gaillard revient seule en scène […]. Éthique ou exercice spirituel ? Entre dépouillement et joie du geste, les Suites pour violoncelle de Bach élèvent l’interprète comme l’auditeur, secouent le public, rassurent les âmes ou enchantent les esprits. C’est cette parole que va prononcer la violoncelliste avec une douzaine de concerts, de mai à juin. Ophélie Gaillard offrira son jeu porté par une belle fragilité, entre simplicité et naturel. Onze ans après un premier enregistrement de ces Suites, la jeune femme donne déjà sa seconde lecture d’une œuvre qui ne cesse de fasciner chaque violoncelliste. Grandi par l’expérience et affirmé par l’habitude de la scène, voici le Bach heureux et gaillard d’Ophélie.»
R. B.-B., Classica, mai 2011
« La pratique des Six Suites de Bach en concert et un nouvel instrument (Goffriller de 1737) ont motivé Ophélie Gaillard à enregistrer de nouveau ce pilier du répertoire pour violoncelle, dix ans après une première version parue chez Ambroisie. […] l’approche de la violoncelliste française, qui a gagné en maturité, se maintient dans un sillage classique ; elle se souvient des leçons d’un Tortelier. Un souci du beau son, un vibrato parfaitement dosé et un legato quasi constant nous frappent dès les premières mesures. […] les Suites n°1 et n°2 constituent une éclatante réussite. Jamais le contraste entre la solaire sol majeur et la sombre ré mineur ne nous fut rendu si évident. L’artiste jubile à tirer des nombreuses cordes à vides qui foisonnent dans la Suite n°1 un son clair et généreux. […] dans la n°2 : le prélude, très inspiré, devient une évitable méditation sur la mort. La gigue au déroulement implacable atteint même un pathétisme schubertien avec ses oscillations mineur majeur. Une intégrale inégale. Si Ophélie Gaillard a pu se sentir inhibée dans le froid studio de l’IRCAM pour donner le meilleur d’elle-même sur la durée, sa personnalité et sa musicalité transparaissent à chaque instant.»
Jérémie Bigorie, Classica, mai 2011
« Oui, Diapason d’or pour Ophélie Gaillard, et sans hésiter. Car cette nouvelle version porte une griffe singulière, preuve s’il en était besoin, que le bréviaire des Suites autorise une multiplicité d’approches inépuisable. […] Ophélie Gaillard, elle, a préféré le studio de l’Ircam, pour un résultat sans concession : très peu d’écho, les cordes à nu, le crin, le bois, des parfums de résine, les carnations à vif. Et les yeux dans le texte, articulé, détaillé, scruté dans ses moindres recoins, sans aucune aridité pourtant. Si le dessin est d’une précision calligraphique, le geste souple, direct, emporte l’auditeur dans des mouvements qui ont la fluidité d’un torrent de montagne.»
Emmanuel Dupuy, Diapason, mai 2011
« Le propos s’est décanté, dix ans après la première gravure d’Ophélie Gaillard. Le geste fluide, qui a parfaitement intégré les codes de la danse baroque, sculpte mille détails et ne s’appesantit sur aucun. Une quintessence.
« La manière qu’a la violoncelliste de faire respirer les phrasés, de laisser résonner certaines notes, montre bien la jouissance qu’elle prend à nous faire entendre les beautés veloutées de ce Goffriller (…). Elle prend son temps pour mieux flatter les fragrances du vénérable instrument. Les discours est extrêmement détaillé, mais pas un instant figé sur le détail, sur les subtils décalages, les imperceptibles silences, les discrets legatos (…). Elle est là, assise à côté de nous, sans le voile pudique de la réverbération. Magnifique. L’absolue clarté du geste nous transporte dans un paysage harmonieux et pourtant escarpé, souvent ténébreux. Des tempos plutôt lents n’effacent pas la sève de ses triples-croches ou de ses traits brisés : la troisième Sarabande semble une mise en abyme des élans tragiques d’un morceau encore plus prenant ici que chez ses rivaux.»
Jean-Luc Macia, critique disque Diapason, mai 2011